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Pluviométrie : l’Algérie attend toujours la clémence du ciel

On se croirait au début du printemps. Un ciel clair et des températures très clémentes caractérisent ce début de janvier. Les craintes d’une année sèche ont poussé les imams à organiser la prière de l’Istiqaa. Pourtant Météo Algérie rassure.

Hier, un climat printanier régnait sur le pays et invitait même à la baignade. D’ailleurs certains intrépides ont plongé dans la grande bleue en dépit de d’une eau à 17 degrés.

L’Algérie a connu, depuis près de deux ans, un sévère stress hydrique qui a poussé les autorités à rationner l’eau potable distribuées aux ménages et même aux exploitations agricoles.

Cette situation fait craindre la soif des humains et des bêtes ainsi que la perte des récoltes. A tel point que le Ministère des Affaires religieuses a appelé par deux fois les imams à organiser une prière pour provoquer la pluie. Mais, selon les prévisions de longue durée, il ne faut pas s’attendre à des précipitations au cours des dix prochains jours.

Pourtant, le 12 décembre dernier, Salah Sahabi-Abed, directeur de l’Exploitation météorologique et de la climatologie à l’ONM a annoncé «à une saison hivernale humide au Nord du pays». Les précipitations de cette saison seront «normales à au-dessus de la normale avec 80% de chance, notamment sur tout le Nord de l’Algérie du littoral jusqu’à la région des Hauts-plateaux », a-t-il dit. Tandis que pour «les autres zones, les précipitations totales au cours de la même période (décembre, janvier et février) devraient être normales à inférieures à la normale».

Pour cet expert auprès de l’Organisation mondiale de la météorologie, «l’hiver de cette année pourrait connaître des épisodes de pluie intense de courte durée avec des quantités de pluies localisées très importantes susceptibles d’engendrer des inondations». Il a, d’autre part, révélé que «les phénomènes extrêmes, accentués par le changement climatique marqueront sans doute, à l’avenir, le quotidien des Algériens». Selon lui, des études «montrent que les scénarios futurs du climat mettent en évidence tantôt des pluies intenses de courte durée et parfois des périodes de sécheresse prolongée».

A rappeler que le Tell (le nord du pays), où se trouve l’étroite bande verte méditerranéenne, constitue la zone la plus humide d’Algérie, puisqu’elle reçoit annuellement des chutes de pluie oscillant entre 400 et 1000 millimètres d’eau. L’Est du territoire est le plus irrigué et peut enregistrer parfois jusqu’à 1800 mm par an. En revanche, dans les régions présahariennes et sahariennes la pluie est rare dépassant difficilement les 150 mm par an et peut tomber à 10 mm dans les régions les plus arides.

L’Algérie dépend en grande partie des eaux tombées du ciel, celles qui sont emmagasinées dans les barrages et dans les nappes phréatiques souterraines. Elle possède peu de cours d’eau pour étancher sa soif. Elle recèle néanmoins d’une gigantesque réserve sous le Sahara qu’elle partage avec la Tunisie et la Libye. L’Albien contient plus de 50 000 milliards de mètres cubes d’eau, l’équivalent de 50 000 fois le barrage de Beni Haroun dont dépendent six wilayas limitrophes. Cette nappe dont 70% de l’étendue se trouve en Algérie a mis pris de 1 million d’années pour se former. Son exploitation requiert donc la plus grande prudence pour éviter une catastrophe écologique d’ampleur.

Mohamed Badaoui

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