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Justice : l’ancien Premier ministre Nourredine Bedoui placé en détention provisoire

La chambre d’accusation de la cour d’Alger a décidé de placer l’ancien Premier ministre Noureddine Bedoui en détention provisoire pour accusation de corruption.

La détention provisoire de Noureddine Bedoui est intervenue conformément à la décision de la cour d’annuler la procédure de contrôle judiciaire, prise à son encontre jeudi dernier par le juge d’instruction près le Pôle pénal économique et financier de Sidi Mhamed.

L’ancien premier ministre, ainsi que l’ancien wali Hussein Wadeh sont poursuivis dans une affaire de corruption, à l’époque où ils se sont succédés à la tête de la wilaya de Constantine. Cette affaire est liée à la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe».

Badawi est le quatrième Premier ministre à être emprisonné, après Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia et Youssef Yousfi.

Cette affaire constitue l’un des dossiers de corruption les plus en vue qui ont été ouverts après le mouvement populaire de protestation contre le régime de l’Ex-président Abdelaziz Bouteflika, et a conduit l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, en prison.

La manifestation Constantine capitale de la culture arabe a dévoré plus de 6 mille milliards de centimes, en des constructions d’envergure à l’instar de l’hôtel cinq étoiles Marriott et la grande salle des conférences Zenit Hall, en plus de la restauration de nombreux monuments culturels.

Des sources ont confirmé que l’enquête sur ce dossier comprenait de nombreux projets qui ont été accordés de gré à gré sous prétexte de manque de temps et de l’approche de la manifestation qui a commencé le 16 avril 2015, projets dont s’occupait le wali seul.

Par exemple, cette histoire de tuiles qui ont été placées sur la rue de France. Après des semaines, elles se sont complètement détériorées, alors qu’elles ont coûté environ 30 milliards de centimes. Un autre exemple concerne la somme de plus d’environ 50 milliards dépensés pour la restauration de la Maison de la Culture Muhammad Al-Eid Al Khalifa dans le centre-ville. Toutes les expertises ont confirmé que le montant est exagéré, en plus d’un travail bâclé.

Les entreprises qui ont repris un certain nombre édifices, en particulier des mosquées, pour leur restauration ont reçu l’argent, et sont parties sans terminer les travaux. Ainsi, nombreuses mosquées sont restées fermées, dont la Grande Mosquée, rue l’Arbi Ben M’hidi, l’institut du Cheikh Abdel Hamid Ben Badis, et sa maison dans laquelle il est né dans le quartier Sweika.

Par ailleurs, l’annexe de la Maison de la culture à Ain Abed, dans laquelle des travaux ont été lancés en 2013 pour accueillir une partie des activités, n’est pas achevée de nos jours. En plus de cela, le dessin de la lettre “Qaf” pour la manifestation, qui a coûté 100 millions de centimes, s’est avéré être une copie littérale d’un symbole dans la capitale turque, Istanbul.

Le 19 septembre 2021, l’ancien Premier ministre Noureddine Badawi a comparu devant le juge d’instruction de la troisième chambre du pôle économique et financier de Sidi M’hamed, pour être entendu dans des affaires de corruption, après avoir reçu une convocation directe du peloton de recherche du groupe régional de la Gendarmerie nationale, soupçonné de son implication dans une affaire de corruption qui remonte à son mandat de Wali de Constantine, selon un dossier préliminaire préparé par la Division financière et économique de la Sûreté de la wilaya de Constantine, et il a entrepris une enquête sur lui à plusieurs reprises, sur la base de délégations judiciaires de la Cour suprême.

L’accusation concerne un certain nombre d’accords accordés par Badawi de manière tordue ou de gré à gré, à des entreprises qui ne respectaient pas les conditions légales et les normes nécessaires à la mise en œuvre des projets concernés par l’ escroquerie, le pillage de biens immobiliers et le détournement de leur destination de manière contraire à la loi.

Noureddine Badawi a assumé les fonctions de ministère de l’Intérieur, depuis le 14 mai 2015, dans les gouvernements Sellal, puis dans le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, jusqu’à sa nomination au poste de Premier ministre, le 11 mars 2019, pour succéder à Ahmed Ouyahia, dans le sillage du mouvement populaire qui s’est soulevé contre le cinquième mandat de Bouteflika.

Badawi a continué à occuper son poste, après la démission du président Bouteflika, sous la présidence du président Abdelkader Bensalah. Après les élections présidentielles du 12 décembre 2019, il a soumis sa démission au président Tebboune le 19 décembre 2019. 

Mahdi Berrached 

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