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Justice : Benhalima tacle Jean-Luc Mélenchon

Le président du parti de gauche La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, est régulièrement tancé par certains courants politiques et certains médias pour son «islamo-gauchisme». Au bonheur de ses adversaires, Mohamed Benhalima, l’ancien militaire déserteur accusé aujourd’hui de terrorisme, vient d’établir un lien entre lui et le mouvement Rachad.

Le nom de Jean Luc Mélenchon, candidat malheureux aux dernières présidentielles françaises mais euphorique aux législatives pour avoir mené une coalition de gauche au Parlement, a été cité par Mohamed Benhalima, l’ancien militaire en cavale que les autorités accusent de terrorisme. Celui-ci livrait la troisième partie de ses aveux à la télévision algérienne sur ses liens présumés avec un vaste réseau installé à l’étranger qui projetterait de déstabiliser l’Algérie.

«Le porte-parole de Jean Luc Mélenchon (président du parti La France insoumise), des parlementaires français en exercice, d’anciens députés et plusieurs autres personnalités» auraient, selon lui, assisté à une réunion organisée par Rachad et le Mak, deux formations expatriées et listées par la Justice algérienne comme des groupes terroristes.

La rencontre qui a eu lieu juste après le déclenchement du Hirak en février 2019 était consacrée à «la question des détenus en Algérie», a révélé le déserteur extradé, il y a quelque mois, vers l’Algérie par l’Espagne où il avait demandé l’asile. Elle s’est déroulée au quartier parisien de Saint-Michel sous la férule de deux «organisations-écran» dénommées «Pour une Algérie nouvelle» liée au mouvement Rachad et «Akda» relevant du Mouvement de l’autodétermination de la Kabylie (Mak).

En établissant un lien entre le politicien français et ces deux organisations, le prévenu va certainement conforter l’étiquette «islamo-gauchiste» collée au dos du leader de la Nouvelle union politique, sociale et écologique (NUPES) par ses détracteurs de droite.

Le néologisme islamo-gauchisme est apparu, pour la première fois, en 2002 dans le livre La nouvelle judéophobie écrit par le sociologue Pierre-André Taguieff, un proche de l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement. Le terme qualifiait alors les militants français propalestiniens d’extrême gauche lors de la seconde Intifada (2000 à 2005). Petit-à-petit, il s’est étendu à tous ceux qui s’élèvent contre l’islamophobie ou défendent le droit des musulmans de pratiquer librement leur religion en France, notamment les femmes voilées.

Sur la place publique et dans les médias, le sobriquet politique devient l’équivalent d’une insulte adressée aux groupes et aux individus désignés comme tels. Le plus célèbre d’entre eux est justement Jean-Luc Mélenchon. Toutefois, même l’auteur de cette formule a regretté le détournement du sens premier qu’il a donné au mot. Taguieff dit l’avoir forgé au tout début de la seconde Intifada lorsqu’il a observé une alliance entre des organisations islamistes – comme le Hezbollah, le Djihad islamique et le Hamas – et des mouvances gauchistes.

Quoi qu’il en soit, les révélations de Mohamed Benhalima (à lire en page 2) ne seront pas du goût de Jean-Luc Mélenchon qui surfe actuellement sur une vague de bonheur après qu’il a réussi à remettre en position de force la gauche le paysage politique de son pays. Affaire à suivre donc.

Mohamed Badaoui

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