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“En vrac” par Madjid Khelassi : le mal de maire

Le 2ème tour des élections municipales françaises s’est déroulé ce dimanche 28 juin et ce en dépit des risques liés au Covid et de la crainte d’une abstention record…Résultat des courses,-outre cette désaffection des urnes qui tourne autour de 60% d’abstentions,- une vague verte inédite  (les écologistes ) s’est répandue en France dimanche soir, fragilisant le parti présidentiel LREM, faisant tomber des bastions jadis pré-carrés de la droite comme Bordeaux ( ville gouvernée par la droite depuis 73 ans), Marseille, Lyon etc…

Faits remarquables, 5 des 10 plus grandes villes de France seront désormais dirigées par des femmes à savoir Lille, Strasbourg, Paris, Nantes, Marseille.

Mais le grand vainqueur de ces municipales, est sans conteste le premier ministre Français, réélu haut la main au Havre ,et qui déclare que : «le meilleur mandat politique est celui de maire!» remettant encore une fois la question de son maintien comme premier ministre, sur le tapis tourmenté de la Macronie.

Vu d’Algerie, ces joutes municipales nous laissent nous questionner sur le fonctionnement primitif, voire moyenâgeux, de cette institution vitale pour le fonctionnement démocratique des sociétés, mais totalement effacée de la vie des villes algériennes, en dehors du retour en farce cyclique des urnes.

Cela pourrait s’intituler : Il était une fois la mairie…Numide !

Ah l’Algerie et son mal de maire ! Quelle histoire qui déséquilibre tous les mécanismes de la gestion de la cité.

APC ( Assemblée Populaire Communale) est le nom de cette institution si vitale ailleurs, mais si désuète chez nous, et que le génie populaire moque dans sa définition…Administration Paperassière et Corrompue !

Président de l’APC est le titre de l’édile qui tient la baraque de cette structure totalement désincarnée… avec  son rôle de maire.

Il était une fois le maire, jusqu’à la fin des années 80. Et puis ce fut une vie à toute allure qui consomma la désintégration de ce qui restait.

La pyramide politique des cités (Mairie, Daira, Wilaya) ne fonctionnant qu’a contresens, qu’a contre-éthique, qu’à contre-modernité, finit par consacrer la caducité d’une institution qui se noya entre documents d’état-civil et légalisation des monstruosités. Le chaos dans sa plénitude !

L’ère Boutef relégua définitivement le maire entre foire paperassière  et carcan bureaucratique …sous le fronton d’un idiome fatigué qui date du Scoubidou : Par le peuple et pour le peuple !

Dans toutes les capitales du monde, la mairie est le cœur  battant du fonctionnement de la cité.

À la Casbah d’Alger, le maire flirte chaque jour avec les drames qu’occasionnent les effondrements en série des maisons de la vieille cité. Impuissant, il note les décès, les personnes à recaser ce qui n’est pas de son ressort…quand il n’est pas agressé ou insulté. Il ne peut même pas s’acheter un balai sans en référer à la pyramide inversée, qui noie la Daira dans les passeports et la wilaya dans la sempiternelle  réfection des trottoirs. Il en est de même dans toutes les mairies d’Algérie.

Le maire en Algérie où les abîmes de l’esseulé confronté à l’allégresse des ruines…qu’accentue l’effacement total du citoyen dans la gestion de sa ville !

L’Algérie et son mal de maire…Quelle histoire sans fin !

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