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“En vrac” par Madjid Khelassi : Couffin bredouille

Le Premier ministre , Aimene Ben Abderahmane,  exige que la marge bénéficiaire sur les fruits et légumes n’excède pas 20% , appelant pour cela à la maîtrise de la chaîne de distribution.

Une exigence qu’on aura du mal à  voir se concrétiser sur le terrain, vu que que les millions d’algériens qui s’adonnent à ce commerce, ont pris le pli de pratiquer des prix avec des marges qui vont de 200 à 300%  voire plus. 

Question : le Premier ministre fait-il ses courses comme le commun des algériens, ou ignore-t-il à ce point la réalité d’un marché qui fait virevolter les prix l’année durant ? 

La réponse se fracasse sur une mercuriale qui affole les couffins du citoyen lambda. 

Après la pomme de terre qui planait dans les cieux des prix impossibles , la tomate vient de prendre le relais en bouleversant totalement la popote de la ménagère. 

Maitrise de la chaîne de distribution…a dit le Premier ministre !  Vœu pieux ou simple  effet d’annonce protocolaire en marge d’une visite à la foire de la production algérienne ? 

En tous cas , d’aucuns estiment « l’exigence » du Premier ministre irréalisable, tant règne sur ce secteur névralgique, une réalité au désordre biblique. 

Commerçants en fruits et légumes…joli monde qui va de l’ambulant, à la boutique-camion, en passant par les maraudeurs des chemins  vicinaux et qui ne croit qu’à la marge extrême.

«  On achète pour 20 dinars et on vend pour 80 , quand ce n’est pas plus» nous confie un propriétaire d’un camion- boutique qui obstrue ( avec ses pairs) toute l’esplanade de la mosquée Ketchaoua. 

L’exigence du premier argentier du pays se perd dans l’absence de Halles, de souches, de traçabilité des produits et vient finir dans le giron des choses exigées…mais impossible à réaliser. 

Aimene Benaderahmane marchand d’optimisme face à ces marchands de l’extrême ? Match déséquilibré par la saignée sagittale des  portefeuilles des citoyens. 

Et désespérance bien installée, quant au retour à un panier reflétant vraiment le rapport produit-prix. 

Car pour la qualité , cela fait longtemps que le consommateur en a fait le deuil. 

Et vogue le couffin bredouille…qui plus que jamais nous prouve que les fruits et légumes en Algérie , ne sont plus en odeur…de sainteté depuis un bon bout de temps.

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