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Dégradation de la situation en Libye : l’Algérie exprime son “extrême inquiétude”

La situation en Libye se dégrade et met en péril, même indirectement, la stabilité de l’Algérie qui a toujours prôné le dialogue entre les belligérants libyens. L’instabilité chronique de ce pays voisin risque de pousser les autorités d’entreprendre une action inédite.

L’Algérie a exprimé, hier, son “extrême inquiétude” face aux récents développements de la situation en Libye où, durant les dernières heures, des affrontements à Tripoli qui ont fait plus d’une trentaine de morts et plusieurs dizaines de blessés.

Le ministère des Affaires étrangères a appelé à une “désescalade immédiate” et à la reprise du “dialogue libo-libyen” pour mettre fin aux hostilités. Le département de Ramtane Lamamra a souligné la nécessité de “du maintien de l’accord de cessez-le-feu qui se veut un acquis important pour restaurer la sécurité et la stabilité dans ce pays frère”.

Hasard du calendrier ? Ces événements ont éclaté au lendemain d’une réunion de coordination entre les plus hauts dirigeants militaires algériens et français sur la sécurité au Sahel et en Afrique en général. Les deux parties ont convenu de joindre leurs efforts pour le retour de la stabilité dans la région et pour lutter contre la menace terroriste que cette atmosphère favorise ainsi que contre les divers trafics, notamment d’êtres humains et d’armes, qui ont proliféré ces derniers temps.

Ce n’est un secret pour personne que la Libye continue d’être l’enjeu d’une rivalité entre plusieurs acteurs régionaux et internationaux au regard des richesses dont son territoire recèle. Ils maintiennent ce brasier allumé en soufflant sur les vieilles disputes intertribales et sur la soif du pouvoir de certaines personnalités.

Fidèle à son sacro-saint principe du refus de s’ingérer dans les affaires internes des pays et encore moins d’intervenir militairement à l’étranger, l’Algérie a toujours prôné la recherche d’une solution négociée entre les belligérants libyens. Elle a, toutefois, plusieurs fois exigé le départ des mercenaires étrangers du sol libyen et mis en garde contre toute atteinte à son intégrité territoriale. Le nombre de ces combattants est évalué de 20 à 25 mille individus. Ils constituent un obstacle majeur au retour de la stabilité dans ce pays pétrolier et gazier où les intérêts divergents de puissances mondiales et régionales s’entrechoquent.

Russes en majorité, Syriens, Soudanais ou issus d’autres nationalités, ces guerriers professionnels sont motivés uniquement par des revenus importants qu’ils tirent de ce conflit. Ils sont de ce fait une arme aux mains de commanditaires qui veulent contrôler la région pour tirer profit de ses richesses et en faire une base en vue d’investir toute la région.   

Face au risque de l’extension des conflits dans son voisinage, l’Algérie ne restera pas longtemps les bras croisés. Elle est susceptible de changer de doctrine pour se prémunir de manière proactive pour défendre sa quiétude et celle de ses alliés, surtout que le monde se trouve sur une pente dangereuse depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

La “Déclaration d’Alger” signée, samedi, entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron laisse présager une telle issue. “Nous nous sommes entendus sur l’avenir qui concerne les deux pays”, a ainsi affirmé le chef de l’Etat. “Nous allons agir ensemble dans beaucoup de domaines en dehors de l’Algérie et de la France, dans l’intérêt de l’Afrique que nous défendons toujours”.

On peut donc supposer que le “partenariat renouvelé” annoncé par les deux responsables peut inclure des opérations militaires contre ce qui peut mettre en danger leur sécurité et leur prospérité.

Ali Younsi-Massi

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