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Avec le retour de Lula au pouvoir : l’Algérie et le Brésil vont renforcer leurs liens

Les relations de l’Algérie et du Brésil n’ont pas encore connu leur pleine expansion. Mais le retour de Silvio de Lula au pouvoir et le vœu de l’Algérie de rejoindre les Brics vont certainement renforcer leur partenariat.    

Silvio de Lula semblait heureux de recevoir, à sa cérémonie d’investiture, Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale, en sa qualité de représentant du président Tebboune. Face aux caméras, il a levé son pouce en l’air et affiché un large sourire en signe de satisfaction en serrant la main de son hôte.

Le président Brésilien qui revient au pouvoir après une longue traversée du désert durant laquelle il a été emprisonné et déclaré inéligible avant d’être blanchi puis réélu à la magistrature suprême a ainsi envoyé un message clair en direction d’Alger.

Le Brésil a, depuis toujours, une image positive en Algérie en premier grâce au football et à son roi Pelé. Celui qui est considéré comme le plus grand joueur de tous les temps était d’ailleurs présent lors d’un moment historique de l’Algérie. Il était aligné dans la Seleção qui a disputé, le 19 juin 1965, un match amical contre l’équipe nationale d’Algérie. Ce jour-là, l’ancien président feu Ahmed Ben Bella était au stade pour assister à la rencontre alors que son ministre de la Défense feu Houari Boumediene préparait son renversement.

Le destin croisé des deux pays ne s’arrête pas là, puisque plusieurs opposants brésiliens ont choisi l’Algérie comme terre d’asile pour fuir la dictature instaurée par une junte militaire qui s’était emparée du pouvoir en 1964.

En 1967, avec son club Santos, Pelé reviendra en Algérie qui changeait à vue d’œil et qui a ouvert ses portes à un autre grand artiste brésilien : Oscar Niemeyer. L’architecte de renom mondial y a ainsi construit de nombreux ouvrages dont la célèbre coupole du complexe sportif du 5 juillet d’Alger, l’Université de Bab Ezzouar de la même ville ainsi que l’Université de Constantine.  

A la fin des années 1970, le Brésil a marqué sa présence dans le paysage algérien en y exportant les voitures Passat et des fourgons qu’il fabriquait sous licence du constructeur allemand Volkswagen. A l’époque, le géant sud-américain finissait une période de succès économiques qui a failli provoquer un désastre sociopolitique. Le régime autoritaire a donc cédé le pouvoir à un gouvernement civil en 1985.

Ce passage de témoin n’a, toutefois, pas mis fin aux inquiétudes et aux difficultés de la majorité des Brésiliens. C’est ainsi que, pour la première fois, une présidence socialiste, dirigée par Luis Inacio Lula da Silva, arrive aux commandes et instaure pendant deux mandats successifs stabilité politique et croissance économique. Le Brésil connaît alors une ascension remarquable qui en a fait une puissance émergente sur la scène internationale. La dynamique s’essouffle cependant avec la présidente travailliste Dilma Roussef qui a succède à Lula. Celle-ci sera d’ailleurs destituée en 2016, dans un contexte de marasme économique et de scandales de corruption. Une atmosphère qui a ouvert la voie à Jair Bolsonaro et au retour d’une droite pure et dure. Mais l’épisode du feuilleton s’est achevé avec sa défaite face à l’ancien chef d’Etat qui reprend avec le début de cette année les rênes du Brésil.

L’Algérie qui s’est toujours défini comme un Etat social se réjouit certainement du retour de Lula au pouvoir. Elle qui fonde des espoirs pour accéder aux Brics, dont l’acronyme commence par l’initiale du Brésil, peut compter sur l’appui d’un homme qui partage ses vues sur l’ordre du monde.

Pour l’instant, les échanges entre les deux pays se montent à trois ou quatre milliards de dollars, mais leur coopération peut vite s’étoffer au regard le potentiel de complémentarité qui existe entre eux.

Mourad Fergad

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