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Les Algériens face au Covid-19 : entre insouciance et fatalisme

Tandis qu’on évoque la possibilité d’une troisième vague de contaminations par le Sars-cov 2, les Algériens affichent un détachement qui frise l’indifférence face à l’épidémie. Pendant ce temps, la vaccination se fait au compte-gouttes ce qui signifie que le pays mettra du temps pour se prémunir du coronavirus.

Ainsi, le confinement partiel à domicile a été prorogé de 21 jours dans 14 wilayas, y compris Alger. La restriction s’étendra de minuit à 4 h 00. Le but étant bien entendu de lutter contre l’épidémie du Coronavirus-19 dont les variants ne cessent de se multiplier.

L’Algérie a enregistré depuis le déclenchement du fléau plus de 136 300 cas qui ont causé la mort de plus de 3 641 personnes. Bien évidemment, ces chiffres recensent les patients qui ont été clairement identifiés par un dépistage sérologique en laboratoire ou par un test PCR dûment documentés. On ne peut pas savoir, en revanche, les cas d’infection non déclarés. De nombreux malades dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation lourde ne se rendent même pas compte qu’ils sont porteurs du mal et ne se font donc pas tester.

De toute façon, les Algériens ont depuis un certain temps baissé la garde et ne se protègent même plus. Dans les transports publics, une minorité de passagers est affublée de masque et rares sont ceux qui se nettoient fréquemment les mains avec du gel hydroalcoolique. Cette situation est particulièrement visible dans les trains de banlieue qui sont souvent bondés aux heures de pointe. En dépit du message assourdissant et répétitif délivré, à l’intérieur des wagons et des stations, en arabe, en français et en tamazight, via haut-parleurs, les voyageurs n’observent pas les gestes barrières. Même le personnel de sécurité censé faire respecter les mesures de distanciation affiche une insouciance qui frise l’indifférence.

Poignées de main, étreintes et embrassades

Dans la rue, il y a longtemps que les Algériens vivent comme s’ils n’étaient pas concernés par la pandémie mondiale. Les poignées de main, les étreintes, les embrassades se pratiquent sans aucune retenue. Certains se vexent même lorsqu’on leur refuse ces marques d’affection.

Dans les cafés, les gargotes, les restaurants populaires, les clients se sustentent, les uns collés aux autres. Même dans les administrations publiques, la vigilance n’est plus de mise. Ce n’est donc que dans les médias que les mises en gardes se poursuivent mais «elles entrent d’une oreille et sortent de l’autre» pour paraphraser la célèbre expression de déni.

D’autre part, les fêtes de mariage, de circoncision et les autres rassemblements familiaux se poursuivent sans entrave. Les funérailles continuent de se dérouler comme jadis même quand il s’agit d’un décès par Covid.

En résumé, il existe un grand écart entre les recommandations du Conseil scientifique et la réalité de la gestion de l’épidémie au jour le jour. On parle pourtant de la possibilité d’une troisième vague puisque pas moins de 225 variants du virus ont été détectés au cours de ce mois. Dans le même temps, la vaccination n’avance pas et le sujet est presque occulté par les médias étatiques. Le nombre de citoyens qui a reçu les deux doses du sérum anti-covid-19 est ridiculement bas. Certains témoignages affirment qu’il faut être pistonné pour en bénéficier. Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière ne communique même plus sur les perspectives d’acquisition du traitement ce qui laisse entendre que l’Algérie est encore très loin de pouvoir se prémunir du virus.

Mohamed Badaoui

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