Election présidentielle
Les Algériens sont appelés à voter aujourd’hui dans le cadre d’une élection présidentielle voulue par le pouvoir. Au fil des jours, la rue s’est divisée en deux parties. Une, la plus importante, conteste ces élections, car, organisées par le même système qui a présidé à la ruine du pays. La deuxième partie voit en cette échéance la seule solution possible à la crise qui secoue le pays…
Le moins que l’on puisse dire est que le climat dans lequel les autorités ont décidé d’organiser le scrutin est stressant…
Des milliers de manifestent contre l’élection
Le centre de la capitale était hier le théâtre d’une importante manifestation contre l’élection présidentielle qui se tient aujourd’hui.
Dès les premières de la journée, les forces de police ont bouclé les principales artères du centre ville. Les premiers marcheurs se sont, au début, regroupés à la place de la liberté de la place, rue Hassiba Ben Bouali. Les forces de police ont essayé la main forte, ce qui a obligé le cortège à changer de direction et se diriger à la rue Didouche mourad via la rompe Victor Hugo. La procession a été stoppée à la place Audin.
Au même moment, un autre groupe se trouvait au alentour de la fac centrale. Les deux groupes se sont réunis au niveau de la rue Khattabi, après que le cordon de la police s’est desserré.
Entre temps, les manifestants continuent à investir les lieux. Le vrombissement des hélicoptères a continué à se faire entendre durant toute la journée.
Boulevards front de mer, Boulevard Amirouche, rue Didouche Mourad sont rapidement empli par une foule qui se compte en milliers de personnes scandant des slogans hostiles à la présidentielle, en brandissant le drapeau national.
« Pas d’élection avec la Issba », un slogan qui a ponctué la marche pacifique des manifestants convergeant vers la Grande poste.
« Demain c’est le boycott, vendredi c’est la marche », un autre slogan clamé par les manifestants dont certains brandissent une affichette sur laquelle est écrit , blanc sur fond rouge « Non » en référence au rejet du vote de demain.
Les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations de quelques citoyens.
Selon des sources médiatiques, des dizaines de manifestants ont été interpellés au niveau de la rue Didouche Mourad et aux alentours de la Grande poste.
Les mêmes sources ont évoqué la présence de trois fourgons de police entièrement chargés par les manifestants interpellés.
Sur les hauteurs d’Alger, précisément devant les sièges de la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, qui sont mitoyens, des dizaines de citoyens, favorables à la présidentielle, ont appelé à « la protection du processus électoral.»
Des citoyens appellent à «La défense du processus électoral»
Des centaines de citoyens se sont donné rendez-vous hier en fin de matinée devant le siège de la Cour suprême et le Conseil constitutionnel à Ben Aknoun pour exiger de l’Etat « la défense du processus électoral.»
Selon les organisateurs, des étudiants, des salariés au niveau des institutions, « cette initiative est prise en réaction aux images diffusées sur les réseaux sociaux où l’on a vu des citoyens agressés par des soi-disant activistes du Hirak au moment d’aller accomplir leur devoir de citoyens ai niveau des consulats », explique Samira, ex- responsable du RND à Chéraga.
« Puisque ils sont sûrs que la majorité est contre les élections, pourquoi ont-ils alors peur des urnes », résume pour sa part un des manifestant, la quarantaine, qui brandit le drapeau national.
« Silmiya ! Silmiya!», scandent les manifestants, reprenant un des slogans fétiches du « Hirak » pour réclamer un déroulement serein du vote aujourd’hui.
Aux environs de midi, les manifestants, qui étaient rassemblés au rond-point du val d’Hydra, se dont dispersés dans le calme, sous haute surveillance sécuritaire qui s’est déployée dans le quartier.
R.N
