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Le soleil émietté du Club des pins 

En vrac par Madjid Khelassi

Élections programmées , tenues , gouvernement composé , feuille de route établie…l’Algérie qui gouverne depuis le 12 décembre semble visiter ( théoriquement ) tous les problèmes . École , université , industrie , énergie , finance , commerce , culture , sport ,  cinéma…L’inventaire dressé parle de tout sauf de Club des pins…Jadis bourg de trempette pour les férus de bains de mer et interdite à la population depuis presque 3 décennies .

Ah le Club des pins ! Planque idéale et tremplin sur mesure pour les habitués des chaises musicales. Et escale pour dégommés en attendant des jours meilleurs .

 Résidence d’état , dit-on de cette forteresse qui symbolise depuis des lustres l’Algérie sectaire , sèche , violente et ancienne .

Pendant le règne de Boutef , ce bout de mer fut un fantastique bestiaire où cohabitaient ministres en exercices et leurs collègues congédiés , seconds couteaux du pouvoir jouant les utilités, généraux en farniente permanent , chefs de gouvernements et affairistes marrons . Le tout, sous la houlette d’un ex électricien, devenu actionnaire de fait dans les royalties de l’hôtellerie mondial.

 Tout  baignait dans cette mer d’huiles…les grandes décisions qui engagent l’Algérie, les pactes du fric facile et des délinquants en col blanc, les nominations et le limogeage du personnel politique ,les franchissements de miroirs. Cela pourrait s’intituler : les lieux du crime. Lieux  d’articulations entre politique et bakchich qui envoient  la morale dans le  même camp que l’ hérésie.

Les bungalows et villas de ce blockhaus  furent, pendant le règne de ce qu’on a appelé Issaba, la Mecque de tous les méfaits. Les murs des lieux,  truffés de caches , de faux plafonds , de murs aveugles et de chambres fortes , ne résonnèrent que d’un seul cor. Celui qui sonne un tocsin qui appelle au pillage .

Derrière ces murs, se programmait chaque jour un plan de dévastation maquillé en mode de gouvernance . Club des pins…où un pouvoir somnambule jouait le destin du pays dans le casino de la rapine.

L’imposture du magouilleur  la nuit, et la posture du ministre  narguant le peule, le jour : Club des pins où le pays qui ne s’aimait pas ! Et symbole d’une dilogie programmée par des fils indignes d’un pays…qu’ils ne méritaient pas.

Et si Tebboune rendait Club des pins à sa fonction originelle ? Bain de mer et soleil non émietté ? La question renvoie à un plaisir simple, convivial , iodé , rassembleur ,  peut-être définitivement perdu.

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