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La crise sanitaire et les perspectives d’après : le président de la République à la presse

Lors de son entrevue avec les responsables de médias nationaux, le président Tebboune a passé en revue les importants axes auxquels il faut s’attaquer au vu de la crise sanitaire que traverse le pays à l’instar des autres pays du monde afin de “remédier à la situation et ne pas laisser de place au vide”. A ce propos, le président de la République a annoncé avoir donné des instructions pour entamer l’impression de la mouture de la révision de la Constitution et l’envoyer aux acteurs politiques, la société civile et aux médias pour débat et enrichissement, et ce, dès la semaine prochaine.
Cette démarche, a-t-il expliqué, vise à “éviter la perte de temps même en cas de prolongement du confinement imposé actuellement du fait de la propagation du Covid-19”.
Tebboune a fait état, dans ce sens, “d’avancement” dans le processus de révision du Code électoral, précisant qu’”une commission spéciale veille à son élaboration pour que l’Algérie ait d’ici la fin de l’année d’autres institutions solides”. Un processus que le Président s’est engagé à mener à son terme.

L’Etat prendra en charge les personnes ayant perdu leur source de revenu

 Le Président a affirmé que l’Etat prendra en charge les industriels et les commerçants ayant enregistré des pertes en raison de la pandémie du covid-19 ainsi que toute personne ayant perdu sa source de revenu du fait de cette pandémie. Faisant état d’instructions données afin de procéder à “un véritable recensement des personnes touchées”, le président Tebboune a déploré, par ailleurs, l’absence de statistiques précises concernant l’économie nationale. Il dira, à cet égard, “nous avons des statistiques qui concernent 50% uniquement de l’économie, à savoir les chiffres du circuit passant par le réseau bancaire et les services de douanes”. Le président de la République a déploré, en outre, l’absence de statistiques précises concernant le secteur privé qui emploie un total de 1,5 million de travailleurs. Concernant les industriels et les commerçants ayant enregistré des pertes importantes du fait de la pandémie, le Président Tebboune a rappelé que “le Gouvernement s’attèle à l’examen d’une politique bien ficelée pour les aider”, citant entre autres procédures de soutien adoptées, l’allègement des impôts.

 Le baccalauréat maintenu et pas d’année blanche

 Concernant l’année scolaire et les examens de fin d’année, le Président a affirmé que l’examen du baccalauréat pour l’année scolaire en cours “sera maintenu” et “il n’y aura pas d’année blanche”, ajoutant que les mesures à prendre dans ce sens restent tributaires de l’évolution de la propagation du nouveau Coronavirus. “Si les chiffres (concernant la propagation du Covid-19) venaient à baisser, nous pourrons envisager une solution. En revanche, si le scénario contraire se produira, il y aura d’autres issues à prévoir, mais pas celle de l’année blanche et les élèves concourront aux épreuves sur les cours qui leur ont été dispensés”, a-t-il dit.

 L’Algérie ne recourra ni à l’endettement extérieur ni à la planche à billets

 “Nous n’irons ni au Fonds monétaire international (FMI) ni à la Banque mondiale (BM) car l’endettement porte atteinte à la souveraineté nationale, une expérience que nous avons vécu au début des années 1990”, a déclaré M. Tebboune lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux. A une question sur un éventuel retour à la planche à billets, le président de la République a rétorqué que la question est de savoir “qui va payer cette dette au final,” expliquant qu’une telle démarche “entrainera une hausse du taux d’inflation alors que le revenu restera stable”.

“Nous préfèrerons emprunter aux Algériens en leur donnant toutes les garanties nécessaires”, a-t-il soutenu.

Il a relevé, dans ce sens que le secteur privé non structuré représente “quelque 6 000 milliards à
10 000 milliards de DA de fonds à injecter et je préfère emprunter auprès des Algériens au lieu d’aller vers le FMI ou d’autres banques étrangères”, a-t-il ajouté.
Affirmant qu’il s’agit là d’une question de souveraineté nationale, le président Tebboune a expliqué que “lorsqu’on emprunte auprès de banques étrangères, on ne peut parler ni de la Palestine ni du Sahara Occidental”. Il a assuré, par ailleurs, que des garanties et des facilitations seront accordées aux propriétaires de fonds pour contribuer à l’économie nationale, ajoutant que “si quelqu’un demande l’ouverture d’une banque islamique sans intérêts, la porte est ouverte et la Banque centrale est prête à accorder l’agrément”.
Pour le Président Tebboune, l’endettement extérieur demeure “une possibilité” pour “les projets économiques à haute rentabilité, comme la construction d’un port commercial”.

LFC 2020 : Réduction et suppression de certains impôts

 Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la loi de finances complémentaire de l’exercice 2020 comporterait un allégement de certains impôts et la suppression d’autres avec un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur. Cette loi répond, a-t-il soutenu, à “une nouvelle vision économique” qui fera du budget un outil de développement notamment à travers des incitations, et non “un simple objet de crédit et de dépenses”. Selon le président de la République, la LFC 2020 permettra d’accroître les recettes fiscales à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et l’allégement d’une partie des impôts. Il est question de l’allègement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de la suppression de certains impôts”. Aussi, la LFC 2020 comprendra des dispositions visant à resserrer le contrôle sur les opérations d’importation pour éviter la surfacturation. “Tout produit pouvant être fabriqué localement sera interdit à l’importation”, a précisé le Président Tebboune, soulignant qu’uniquement l’importation des intrants, utilisés par les opérateurs dans la production de produits à des taux d’intégration locale élevés, sera autorisée”.
“On oeuvera également à lutter contre le phénomène de monopole par les exportateurs des matières dont l’Etat subventionne les matières premières sur les produits de ces opérations d’exportation en plafonnant leur part à 50%, soit uniquement la valeur ajoutée de leurs activités”, a ajouté M. Tebboune.
Dans le même contexte, le président de la République a rappelé les mesures prises pour faire face à l’effondrement des recettes pétrolières du pays, notamment la réduction des dépenses de fonctionnement de 30%, un taux “susceptible d’être augmenté si nécessaire”, ainsi que le report de projets de structures publiques.

 Les projets de logement ne s’arrêteront pas en dépit de la crise

 Le président de la République a affirmé que les projets de logement ne vont pas s’arrêter en dépit des difficultés financières auxquelles fait face le pays, suite à la chute des cours du pétrole. Assurant que “la question du logement est l’un des éléments les plus importants du programme du développement humain en Algérie”, le président de la République a affirmé que les projets seront relancés “sans aucun problème”, avec la mobilisation des assiettes foncières nécessaires.

 Synthèse : H.S

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