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J’habite, donc je suis !

“En Vrac” par Madjid Khelassi :

Et ça reprend de plus belle…L’Etat annonce l’ouverture des inscriptions aux logements de type LPA. Et ça mord tout de suite : 

80 000 personnes retirent le dossier dès le premier jour. 

L’appât du bonheur habitable fonctionne kif-kif…sous tous les régimes. Qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ait…l’adresse ! Et l’hameçon accroche, une fois de plus, toutes les couches de la société. 

AADL, LPP, LPA et tout récemment LLP.  Profusion de sigles barbares et formules magiques qui drainent riches et pauvres, cadres et chômeurs, salariés et retraités. 

C’est le voyage vers le salon et ses baies vitrées, qui donnent sur des cités bâties dans des oueds, sur des crêtes, dans les lits des rivières oubliées, sur des friches inondables quand ce n’est pas sur des terres agricoles. 

J’habite, donc je suis…AADL, LPP ou schmilblick, les clés du bonheur sont presque des formules chimiques.

On croyait réglée la question du logement avec le déroutant projet  AADL ! Que nenni.  C’est reparti comme en quarante…tours ! 

Bouinan, Ain El Malha, Sidi Abdallah, Khraissia, Mahelma… La géographie montagneuse arrache au D’hiq ( étroitesse des lieux ), les derniers citadins d’une Algérie en déménagement permanent. 

Cité-ville et bourg- urbain, les promoteurs du logement social dessinent la future Algérie des cités à problème.

Cités isolées…à mille lieux des transports, des structures sanitaires, scolaires.

Case-toi et tais-toi.

Melting-pot insolite qui regroupe un patchwork de citoyens de toutes conditions. Et où cohabitent pêle-mêle les salariés, les rejetons des proprios de villa, les pistonnés d’un système toujours généreux avec ses préférés. Le prurit vénéneux de l’appât- logement est sans remède. 

Grand orchestrateur de cette gigue sociale, l’Etat, jamais innocent, sait à merveille miroiter le paradis dans l’appart ! . C’est le spectateur assidu, presque pervers de ce commerce humain…Et qui rend pérennes toutes les monstruosités. 

80 000 demandes de logement de ce nouveau sigle barbare…surnommé LPA dès le premier jour ! Le lit est aussi dur que les murs sont mous dans la majestuosité  des cités, dit un quidam bénéficiaire d’un logement ADDL 1.

Pas de suspense, carrelages collés, portes agrafées, tuyauterie accrochée…pas de suspense, c’est tout de suite le vide. L’étage du dessus est un abime quand le rez de chaussée est déjà un lac, poursuit-il !

LPP, LPA , LPL ( tout récent)…Ne manque que l’OLP…Afin d’internationaliser des sigles qui, depuis toujours, sont le cauchemar des Algériens mal-logés.

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