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Hypothèses : qui en veut à la stabilité de l’Algérie et pourquoi ?

La fameuse main de l’étranger a toujours été invoquée par les gouvernants comme une menace imminente contre l’Algérie. Il est vrai que les relations internationales sont impitoyables lorsque les pays défendent leurs intérêts. Dans un monde où les faibles se font écraser et asservir, sans état d’âme, il faut sans cesse réunir les éléments de la force et les exhiber pour dissuader les tentations.
C’est ce que fait l’armée algérienne depuis plus de deux ans. La multiplication de ses manœuvres, particulièrement au Sud et son omniprésence médiatique, entrent dans cette logique. C’est une sorte de marquage de territoire destiné à communiquer non seulement la maîtrise de son terrain, sa cohésion et sa force de frappe au besoin.
Il faut dire que dans un environnement géopolitique embrasé, avec à l’est une Libye totalement désorganisée et soumise à des forces étrangères, un Mali sous protectorat français et la menace de groupes terroristes, il y a de quoi garder les yeux grands ouverts.
Le Maroc est également source d’inquiétude depuis qu’il a décidé de déstabiliser la région en opérant un passage en force à Guerguerat au Sahara occidental et en permettant à Israël de disposer d’une représentation diplomatique sur son sol. Tout cela est assez dangereux mais d’autres périls sont à craindre quand on doit défendre un territoire aussi vaste que l’Algérie : les réseaux du crime international et d’immigration clandestine entre autre.
L’Algérie, d’autre part, regorge de ressources naturelles : pétrole, gaz, or, diamant, uranium, terres rares. Des richesses qui suscitent naturellement la convoitise et les menées.
Cela dit, le monde d’aujourd’hui est fortement imbriqué. La déstabilisation de l’un de ses compartiments impacte automatiquement son voisinage. L’Algérie qui compte plus de 40 millions d’habitants est à un jet de pierre de l’Europe. Si elle sombre dans les troubles, le Vieux continent perdra sa tranquillité pour longtemps. Il est dès lors improbable que l’un de ses pays cherche à créer la chienlit en Algérie. La politique étant une question de rapport de forces, il y a mille et une façons de faire pression sur un adversaire ou un partenaire sans pour autant chercher à démolir ses fondations.
De ce point de vue, la menace extérieure, dont on nous parle depuis l’indépendance, est soit impuissante et insignifiante puisqu’elle n’a pas pu réaliser ses desseins, soit elle est exagérée et agrémente seulement des discours destinés à être consommés.
De toute façon, aucun Algérien –et le Hirak l’a prouvé- ne déteste à ce point son pays pour marcher dans une combine visant sa destruction. Les conséquences du « Printemps arabe» ont été longuement méditées par la population qui se rappelle aussi la décennie noire et ses horreurs.

Le seul danger qui plane sur l’Algérie, c’est le sentiment de mal-vie que ressentent les citoyens, en particulier les jeunes, un sentiment qui a été exacerbé par une année d’effondrement économique dû à la pandémie. C’est aussi l’immoralité effarante dans laquelle baignaient des responsables censés mener le pays au progrès et la crainte de sa réédition. C’est enfin le manque de liberté d’agir et de penser, d’entreprendre pour abattre les horizons bouchés qui oppressent la poitrine de la majorité.

M.B

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