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Hommage appuyé à Fadhéla Dziria

Diva du Hawzi et du Aroubi algérois

Un hommage appuyé a été rendu vendredi soir à Alger, par la Fondation “Cheikh Abdelkrim-Dali” à Fadhéla Dziria, grande dame de la chanson algéroise Hawzi et Aroubi, à travers un concert onirique qui a réuni des chanteuses de renom, accompagnées par l’orchestre de la fondation, devant un public nombreux.

Accueilli à l’Opéra d’Alger, le concert a réuni les voix présentes et étoffées de Nardjess, Nadia Benyoucef, Lamia Madini, Imène Sahir et Hasna Hini, en accoutrements traditionnels (M’hermet el f’toul, karakou et serouel chelka ou qweyet), soutenues par les 27 instrumentistes, dont 13 musiciennes, de l’Orchestre de la Fondation “Cheikh Abdelkrim-Dali”, dirigés d’une main de maître par le maestro Naguib Kateb.

Après la projection d’un court documentaire sur la vie de la grande cantatrice algéroise, réalisé par Sabrina Softa, huit ballerines et autant de danseurs du Ballet de l’Opéra d’Alger, ont embelli le rendu des cinq cantatrices, qui sont revenues ensemble sur scène, sur l’œuvre prolifique de la diva, interprétant durant plus de trois heures, une vingtaines de pièces de son riche répertoire.

En trois parties faites de quelques pièces en guise d’”avant goût” sur le “style” Fadhéla Dziria et deux séries, d’inquilabet et de Hawzi-Aroubi, les cinq interprètes ont présenté dans de belles variations modales et rythmiques, entre autres pièces, “Ya belaredj”, “Dakhli M’Sam’âï”, “Houni Kanou”, “Assafi âla ma mada”, “Rachiq el qad”, “Sabri Qalil”, “Ana Touiyri” et “Had el wahch aâliya”.

Le spectacle présenté dans un décor de “qaâda algéroise”, avec des ustensiles de dinanderie traditionnelle,(briq, es’Sniy, m’rach ) et des tables basses ornées de sucreries et de boissons chaudes, a été très apprécié par le public qui, à son tour, a rendu hommage à l’oeuvre de Fadhéla Dziriya, par des salves d’applaudissements et des youyous nourris.

Grande cantatrice et icône de la chanson algéroise et andalouse dans ses variantes Hawzie et Aroubi, Fadhéla Dziria, Fadhela Madani de son vrai nom, (1917-1970) a commence très jeune à imiter Cheikha Yamna Bent el Hadj el Mahdi et Meriem Fekkaï El Bessekria, animant dès les années 1930, les soirées de Ramadhan en arabe et en kabyle.

Mohamed Lahbib Hachelaf et Haddad El Djillali, deux grands noms de la Radio algérienne la découvrent lors d’une émission intitulée, “Min koul féne chouiya” et l’aidAnt à faire ses premiers pas dans la chanson, à une époque difficile, où la femme ne pouvait s’émanciper et prendre son destin en main.

Partie en 1935 à Paris, après un mariage précoce qui n’a pas duré, la jeune femme chante dans les quartiers à forte concentration maghrébine et rencontre Abdelhamid Ababsa, qui lui apprendra plusieurs mélodies en vogue.

A son retour au pays, elle anime cérémonies et fêtes, avant de croiser Mustapha Skandrani et Mustapha Kechkoul, deux grands artistes qui vont l’aider à trouver sa voie et choisir le registre de la chanson algéroise qui la conduit à intégrer le groupe de Meriem Fekkaï qui animait les soirées et les fêtes algéroises.

En 1949 et après l’interprétation de “Rachiq el ked”, Fadhéla Dziria enregistre “Mel Hbibi Malou”, une chanson qui fait très vite son succès, et amène Mahieddine Bachtarzi à l’engager comme chanteuse pour animer ses tournées, puis la distribuer dans des rôles au théâtre, avec Keltoum, Rachid Ksentini et Mohammed Touri, entre autres.

Deux autres enregistrements, “Ana Toueyri” et “Houna Kanou”, vont encore lui apporter le succès, avant d’être appelée par le devoir national et participer, avec sa sœur Goucem, à collecter des fonds, pour aider à financer la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie.

Arrêtée, elle se fait emprisonner à Barberousse. A sa sortie de prison, elle forme son propre ensemble musical avec sa sœur Goucem à la derbouka, Reinette l’Oranaise au violon et sa nièce Assia au piano et à l’orgue, confirmant sa place de diva dans le paysage de la chanson algéroise féminine. Préparé dans le cadre de la célébration du 105e anniversaire de la naissance du Cheikh Abdelkrim Dali, l’hommage à Fadhéla Dziria, intervient après ceux, organisés par la fondation éponyme de, Cheikha Titma (2011), Cheikha Yamna Bent el Hadj el Mahdi (2013) et Meriem Fekkaï (2019).

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