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Flambée des prix : incidences du Covid-19 et de l’absence de mécanismes de régulation

Des producteurs et des professionnels ont imputé samedi la hausse des prix de certains produits au déclin de la productivité du fait du coronavirus et à l’absence de mécanismes de régulation et de contrôle.
Invité au forum du quotidien “Echaab”, le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), M. Mustapha Zebdi, a précisé que “la loi de l’offre et la demande n’est pas le seul facteur déterminant du prix en Algérie car il existe bien d’autres facteurs”.
“La spéculation, les conditions climatologiques et la chaîne de froid sont autant d’éléments qui ont un effet boule de neige et qu’il faudra contrôler pour prévenir le pire”, a-t-il souligné.
Animant le forum conjointement avec le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani et l’expert en économie, Mahfoud Kaoubi, M. Zebdi a mis l’accent sur l’impératif de mettre en place des mécanismes de régulation en mesure de freiner la hausse des prix. “La pandémie du coronavirus a entrainé la perte de plusieurs postes d’emploi, et, partant, une récession économique, ce qui a conduit les producteurs à travailler à hauteur de 70% et donc augmenter les prix pour compenser les pertes”, a relevé M. Zebdi. Pour sa part, M. Hamani a imputé la flambée des prix au recul de la valeur du Dinar ainsi qu’aux taxes inclues dans la loi de Finances 2021, dénonçant “l’abondance des taxes dans ce texte de loi”. La solution serait, a-t-il soutenu, de réduire la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 5% sur les produits essentiels. Pour étayer son affirmation, M. Hamani a cité l’exemple de l’eau minérale “qui passera à 35 Da”, suite à l’inclusion de la taxe industrielle sur l’eau en bouteille, indiquant que les doigts seront toujours pointés vers les producteurs. A ce propos, M. Zebdi a rappelé que les augmentations étaient justifiées autrefois par les lois de Finances, “sauf que celle de l’exercice 2021 ne prévoit pas beaucoup d’impôts mais plusieurs taxes”. Il a également estimé que la hausse des prix était “due au recul de la valeur du dinar et à l’augmentation des prix des matières premières dans les bourses mondiales”. Concernant le sucre, il a indiqué que le prix de cette substance, encore plafonnée pour les consommateurs, “a augmenté pour les industriels”. En ce qui concerne les prix élevés des pâtes, de la viande, des produits électroménagers, des ordinateurs, des pièces détachées et des articles de quincaillerie, M. Zebdi a indiqué que la solution viendrait de “l’encouragement du produit algérien et le soulagement de la pression sur les producteurs”, appelant à la nécessité de “démanteler le marché de gros de Semmar” et de “plafonner la marge bénéficiaire du producteur”. Il a, en outre, préconisé la suppression de la TVA pour certains produits de base, telles les pâtes et les tomates en conserve.

De son côté, M. Hamani a fait savoir que l’association s’attelait à l’examen d’un projet de “système technique” visant à amener les producteurs à respecter les normes de production. Présentant les indicateurs du marché de boissons, il a précisé que “le chiffre d’affaires des producteurs s’élevait à 260 milliards DA pour une production de 5 milliards litres”. Quelque 10 000 emplois directs et 100 000 indirects sont créés par cette filière.

Concernant l’écart en termes de nombre des producteurs de boissons entre les données du Registre de commerce (1.761 producteurs) et celles de l’association (400 producteurs), M. Hamani a expliqué que les chiffres donnés par le Registre de commerce font ressortir les titulaires de registres de commerce déclarés et non pas des producteurs qui sont effectivement actifs, contrairement à l’association qui ne s’intéresse qu’aux producteurs réels. Il a en outre rappelé que l’association compte 38 producteurs qui représentent 85% de la production nationale de boissons.

Pour sa part, l’analyste économique, Mahfoud Kaoubi, a affirmé que “la crise du Coronavirus conjuguée à une absence de mécanismes efficaces, a encouragé le monopole”, ajoutant qu’il “existe des parties qui tentent de s’accaparer des subventions de l’Etat”. Pour l’analyste, la hausse des prix est principalement due à la crise provoquée par la pandémie, prévoyant une hausse des prix des produits importés en raison de la contraction de la production mondiale de 3 à 4 %.

APS

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