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Explosion de Beyrouth : démission du gouvernement libanais

15h36 : le désormais Ex premier ministre libanais Hassane Diab a présenté la démission de son gouvernement au Président libanais Michel Aoun cet aprés midi au palais présidentiel “Baabda”.

15h20: Le week-end a été marqué par des manifestations. Les protestataires demandent le départ du gouvernement, accusé de corruption et de négligence. Une semaine après la double explosion à Beyrouth, plusieurs ministres ont déjà démissionné.

Près d’une semaine après l’explosion spectaculaire qui a dévasté une partie de Beyrouth et tué plus de 150 personnes, le Liban tente de panser ses plaies. Au sein de la population, la colère gronde contre la classe dirigeante, accusée de corruption, de négligence et d’incompétence. Alors que le week-end a été marqué par des manifestations réprimées par la police, plusieurs ministres ont déjà démissionné.

Dimanche et samedi, lors des rassemblements, les protestataires ont appelé à la « vengeance » contre la classe politique totalement discréditée, alors que le slogan « pendez-les » s’est rapidement répandu après l’explosion. Samedi, des milliers de manifestants avaient brièvement pris d’assaut les ministères des Affaires étrangères, de l’Economie, de l’Energie, ainsi que l’Association des Banques.

« Le Liban est à nous, pas à ces corrompus. Nous devons rester dans la rue. La révolution ne s’est pas arrêtée », confiait Leslie Gebara, 25 ans, interrogé par le quotidien libanais « L’Orient-Le Jour ».

Plus tard dans la journée, sur une avenue menant au Parlement, des manifestants ont jeté des pierres et tiré des feux d’artifice en direction de la police qui a répliqué avec des tirs de lacrymogène, selon un correspondant de l’AFP. Des cris de « révolution révolution ! » ont été scandés par la foule.

Cascade de démissions au gouvernement

Cette corruption des politiques, les Libanais la dénonçaient déjà depuis longtemps : une contestation populaire avait notamment été déclenchée le 17 octobre 2019 avant de s’essouffler, entravée par la pandémie de coronavirus.

Face à l’ampleur de la contestation, les démissions au gouvernement et au Parlement se succèdent. La ministre de la Justice Marie-Claude Najm a présenté sa démission lundi. En déplacement dans le quartier dévasté de Gemmayzé, elle avait été âprement conspuée par la foule. La démission du ministre des Finances Ghazi Wazni a été annoncée par un responsable de son ministère auprès de l’AFP.

Ils sont respectivement les troisième et quatrième membres du gouvernement à claquer la porte après la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, et le ministre de l’Environnement, Damianos Kattar.

« Je m’excuse auprès des Libanais, nous n’avons pu répondre à leurs attentes », a déclaré Manal Abdel Samad devant la presse, tandis que Damianos Kattar a fait le constat d’« un régime stérile qui a raté de nombreuses opportunités ».

Neuf députés ont également annoncé se retirer.

Le ministre de l’Intérieur Mohammad Fahmid a de son côté exclu toute démission : « J’étais initialement en faveur de la démission du gouvernement juste après l’explosion, car cela semblait logique, a affirmé le ministre, cité par « L’Orient-Le Jour ». Mais aujourd’hui, démissionner équivaudrait à fuir ses responsabilités sous la pression. Il est honteux de fuir face à ses responsabilités. »

250 millions d’euros d’aide « directement » distribués à la population

Ces départs ne suffiront toutefois pas à contenter le peuple libanais, qui demande plus. « Tous veut dire tous », clamaient ces deux derniers jours les manifestants, appelant à la démission de tout le gouvernement.

Selon la Constitution libanaise, le gouvernement tombe si plus d’un tiers de ses membres démissionnent. Or, des médias locaux ont affirmé que d’autres ministres du gouvernement de 20 membres pourraient eux aussi démissionner.

La communauté nationale a elle aussi fait savoir au gouvernement libanais qu’elle ne lui faisait plus confiance. Alors que 252,7 millions d’euros ont été collectés pour porter secours aux victimes, cette aide sera « directement » distribuée à la population.

La communauté internationale a par ailleurs exigé une enquête « transparente » pour faire toute la lumière sur les causes des explosions, qui ont blessé 6 000 personnes et créé 300 000 sans abris, auxquels le gouvernement n’a encore fourni aucune aide. Le président libanais Michel Aoun s’y est opposé vendredi.

Près d’une semaine après le cataclysme, des dizaines de personnes sont encore portées disparues. Sous intense pression, le gouvernement libanais doit se réunir lundi après-midi, alors que des élections anticipées ont été annoncées samedi soir par le Premier ministre Hassan Diab.

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