Erdogan s’invite dans la question mémorielle algéro-française et de fort étonnante manière .
En effet, le président turc a « fuité » certaines confidences que Tebboune lui aurait fait sur les crimes coloniaux français en Algérie .
« La France a tué 5 millions d’algériens durant la colonisation. Qui m’a dit cela ? C’est le président algérien qui me l’a dit . Je lui ai dit de nous fournir les documents qui prouvent cela . Parce que le président français Emmanuel Macron , ne sait pas ce qu’il s’est passé , il faut le lui rappeler ».
Bingo…Le buzz est retentissant !
L’Algérie a été surprise par la déclaration du président Erdogan dans laquelle il attribue au président Tebboune des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l’histoire de l’Algérie , écrit le ministère des affaires étrangères , dans un communiqué.
« A titre de précision , l’Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale , qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien , sont des questions extrêmement sensibles. De telles propos ne concourent pas aux efforts consentis par l’Algérie et la France pour leur règlement », conclut le communiqué . Ne manquait que le « De quoi je me mêle ? » dans le communiqué du MAE.
Ah la colo qui ne finit pas de voyager dans des géographies incertaines .
Crime contre l’humanité , a dit Macron . Shoah et guerre d’Algérie kif kif, a redis Macron .
Cruauté intemporelle d’un génocide que le président français n’esquive pas quand Erdogan dit que Macron ne le sait pas .
Duel à distance par Syrie et Libye interposées ? Il y’a dans les blancs entre les mots, d’autres mots devinés . Erdogan accusé par Macron de ne pas respecter la parole donnée au sujet des engagements pris à Berlin sur la Libye . Et ce dernier cherchant à prendre Macron dans les cordes …via des propos « sortis de leur contexte » selon notre MAE : Voilà l’Algérie civet -des rivalités politiques internationales- dans l’assiette des autres.
Erdogan tente là une inutile empoignade avec Macron sur fond d’ingrédients mémoriels non encore sassés. C’est presque l’éphémère au secours de l’éternité. Erdogan, jouant à l’archer contre la tragédie coloniale à notre place…il est des douleurs qui ne se partagent pas .