Bouteflika disparu…Une page de l’Algérie contemporaine se tourne définitivement. Et quelle page!
1999, Boutef, plusieurs fois recalé à la magistrature suprême du pays, (1979, 1994) touche enfin au but.
Le pays a grise mine, et se débat toujours dans les dernières années d’une décennie sanglante. Mais l’arrivée de Boutef, dans ce premier mandat d’une présidence qui en comptera quatre, coïncide avec un regain d’intérêt mondial pour le pétrole, et l’Algérie engrange un magot qui permettra à Bouteflika de bomber le torse et d’avoir la politique de ses moyens.
Paiement de la dette extérieure, chantiers qui vont de l’autoroute Est-Ouest , à la construction de millions de logement , à la diversification de l’économie avec l’ouverture du commerce extérieur.
L’argent, nerf de toutes les guerres, sera aussi celui qui alimentera les luttes et les rivalités au sein du clan. Et il coule à flot comme jamais.
Courtisans et copains du système s’en mettent plein les valises.
Boutef a-t-il laissé faire ? Était-il conscient qu’on pillait le pays ? Surtout que la rapine s’accentua dès son deuxième mandat.
L’argent et ses corruptrices irisations sera le gibet sur lequel se fera le procès moral de Bouteflika.
Bienvenu à « Chkara Land », contrée qu’occupent les « mignons » du système, et qui sera le terreau alluvionnaire de toutes les turpitudes.
L’argent volé, détourné, swifté unira la grande famille du pillage que le peuple appellera Issaba.
Oligarchie, dit-on, de cette faune qui s’accapare la première des souverainetés : celle du fric.
Belle clique que celle des oligarques label Boutef…qui s’adonnent au démembrement chic du pays.
Le magot qui a définitivement changé de mains, se fait tapageur, m’as-tu-vu, sinueux, fluide, voyageur.
il achète tout et partout, sauf en Algérie. Il est à Genève, Paris, Londres, dans des demeures occupées par des oisivetés prébendieres et filiales.
Ici habite le fils de x , là la fille de y…Ici c’est Neuilly , là c’est Cologny. Plus loin c’est Hyde Park. L’Algérie se fait voir dans les demeures cossues des rejetons du système.
C’était ça le système Boutef. Boutef est mort…mais les pillards lui survivront.
Boutef a été enterré dimanche , jour de repos à l’étranger. Les nantis via Boutef ouvriront une bouteille, et trinqueront à sa disparition. Leur magot est plus que jamais en totale sécurité.
