Il y’a un million de naissances chaque année en Algérie, disent les chiffres ! Hurricane de fertilité ou auréole de la perpétuation de l’espèce ? Quid de la légèreté de l’être ?
Rien de tel qu’un bébé pour sucrer la fadeur de l’existence, semblent dire les couples ou les nouveaux mariés, pour qui la seule frimousse de l’enfant peut transformer un triste foyer en baie des anges.
Et hop ! Voyage au bout de la gestation et bonjour 9 mois de gnangnan domestique : journal des bouffées de chaleur, des nausées et des envies de fruits hors saisons entre angoisses et jubilations.
Un million de naissances ! La vie ressemblerait-elle à un nouveau-né ? Ou cela veut-il dire que les mariages s’intensifient et que les âmes s’y accrochent de peur de se faire balayer par le temps ?
La longue marche vers l’œuvre se confronte à la trouille de la césarienne à 80 mille dinars non remboursables.
Le jour J est là, la phobie délirante de la maternité se termine et l’enfant-roi transforme le foyer en ruche où le couple enchanté fabrique un bonheur miellé. Le chérubin, meilleur faire-valoir de l’égo parental, fait du couple, un duo de narcisses inversés.
Le couple résiste « corsée-âme »au labeur de la gestion du bébé : insomnie, stress et couinement caché. Le bébé pousse, et la note aussi. Siège auto, nourrice, crèche. Enchantement hier, irruption des regrets aujourd’hui. Le temps ne juge pas et relativise les peines du cœur.
École, frais scolaires, le bébé accélère les dépenses comme il suce son pouce. Les grands-parents viennent à la rescousse, envahissent les lieux…Papi, mamie, ces mots prononcés par le bébé, voue le père à la froide amnésie de l’enfance innocente. Un million de naissances par an ! Au fait, nous sommes combien en termes de population ? 42 millions ? On ne saurait le dire. Mais à voir les Algériens dans les marchés, les mairies, les tribunaux, en prison, dans les gares, dans les transports, les stades, à l’étranger…On doit être un milliard d’indus vivants. Un million/an…Nous sommes au final, les enfants non désirés d’un système monstrueux qui préfère la démographie à la démocratie.
