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“En vrac” par Madjid Khelassi : comme au temps de Louh…et des agneaux 

Le portait d’un juge brandi par les manifestants vendredi dernier ! Plein de gens se demandaient qui c’était. Et voilà que d’un bout à l’autre de la file des manifestants ,l’info circule comme le bâton d’un relais et qu’apparaît un nom sur le visage du portrait : Saad-Eddine Merzoug.

Magistrat de son métier, initiateur de la création du « Club des magistrats libres » (non agréé) et des sit-in des magistrats, réclamant l’indépendance de la justice, au début du mouvement populaire du 22 février 2019, Saad-Eddine Merzoug semble faire, depuis, l’objet d’un acharnement de la part de sa hiérarchie.

Poursuivi pour entrave à l’action judiciaire, incitation à la grève, et violation de l’obligation de réserve et déclarations publiques sur les réseaux sociaux entre 2019 et 2020.

« Bien sur, le magistrat se doit de respecter l’obligation de réserve, mais pas quand ses libertés sont bafouées.  L’obligation ne signifie pas se taire et se soumettre ,comme semble le penser les responsables du secteur » dit -il.

Vie et œuvre du magistrat dans l’Algérie de la hiérarchie stratifiée. À la moindre envie de liberté, s’ensuit une réaction disproportionnée : Mutation abusive vers les  wilayas lointaines, mise au placard , ponction sur salaire , menace de révocation.  Sans l’équilibre de sa balance comment croire à la justice ? Un jeune juge croyant à une l’inaliénable indépendance de la justice, s’est mis en tête de créer un club des magistrats…Et vlan ! Il est déjà à sa 4e comparution devant de le conseil supérieur de la magistrature. La révocation plane. Elle se fera laconique. Juste 2 mots sur une lettre «scelleuse» de destin.

Comme d’hab, comme du temps des Louh…et des agneaux amoureux d’une justice indépendante.

Février 2019, un vent de liberté et d’espoir souffle sur l’Algérie. Et tout un pays se mit à croire à une Algérie plus juste, plus équitable.

L’espoir demeure, il fait vivre, c’est son métier…encore faut-il que la justice, ne soit pas le jusant des rêves du juge revendicateur d’indépendance, et de ceux de tous les enfants d’Algérie.

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