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“En Vrac” par Madjid Khelassi : ça coule de source

Après le Corona et ses ravages, manquait plus que le déluge pour parfaire le tableau. Lundi matin, il a suffi de quelques 2 à 3 heures pour qu’Alger et d’autres villes d’Algérie se retrouvent le bec dans l’eau.  Trois quart-d’heures après les premiers tonnerres, le décor était déjà planté…Routes coupées, trémies inondées, automobilistes désemparés, commerces dévastés, habitations submergées…les hivers algériens se ressemblent bon an, mal an comme deux gouttes d’eau.
A qui la faute ? Au réchauffement climatique, disent les férus des excuses rapides.
Les services de la météorologie nationale dégainent in petto leurs fameux BMS (bulletins météos spéciaux ) , histoire de ne pas se mouiller dans ces eaux-là. Ces BMS, d’inutiles coups d’épée dans l’eau, dit un agent d’entretien !
La télé et les réseaux sociaux envoient les premières giclées des dégâts. Moyens humains et matériels dérisoires. L’eau coule sous les ponts sur un air connu. Pourtant…Un plan de lutte contre ces récurrences existe. Il porte le nom de : « Stratégie nationale de lutte contre les inondations élaboré par le ministère des Ressources en eau en 2017. Cette stratégie mise en œuvre en 2018 et devant s’étaler jusqu’à 2030 pour un coût de 311 milliards de dinars. Question : où en est-on…avec cette si « chère » stratégie de lutte contre les inondations ? Mystère et boule de gomme !
Pendant 20 ans , la clique au pouvoir a tout permis…Constructions sur les oueds et rivières asséchées, sur les zones inondables, sur les monts friables et vaux boueux .
Occupée à siphonner le pays , l’ex-caste apporta volontairement l’eau aux moulins de l’anarchie urbaine.  Les tares étaient petites, les voilà enflées. Les permis de construire furent accordés à toutes les monstruosités…Immeubles sur des terres agricoles, bâtisses fermant des rues entières. Le peuple défigurait et le pouvoir pillait. Résultat des courses : 20 ans après, l’Algérie croule sous les monstruosités urbaines…avec des villes ingérables, des routes impraticables, des logements inhabitables. Hier Bab El oued délugé , demain le centre-ville submergé…On nous dira que c’est le réchauffement climatique. Ou la faute de l’eau-delà !
Décidément , La gestion du pays se noie toujours dans un verre d’eau. Cela coule de source.

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