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En France , une vidéo choc d’un producteur noir roué de coups par des policiers à Paris fait polémique

Le média en ligne Loopsider a publié une vidéo édifiante, où l’on voit un producteur de musique se faire rouer de coups par des policiers lors d’une interpellation à Paris. Une enquête a été ouverte, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé la suspension des policiers. 

C’est une vidéo édifiante de près de 10 minutes, publiée jeudi matin par le média en ligne Loopsider. Sur ces images, on voit un producteur de musique se faire violemment frapper par des policiers, lors d’une interpellation à Paris. L’homme, qui s’appelle “Michel”, a livré son témoignage sur cette scène qui s’est passée samedi dernier à l’entrée d’un studio d’enregistrement du 17e arrondissement de la capitale. La vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, a rapidement suscité l’indignation de nombreux internautes.

Une enquête du parquet de Paris pour “violences” et “faux en écriture publique” a été ouverte, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé la suspension des policiers. Cette affaire intervient en pleine polémique sur un projet de loi qui encadre la diffusion des images des forces de l’ordre en opération et après l’évacuation musclée, lundi, d’un camp de migrants au cœur de la capitale.

La Vidéo :

“C’est mon dernier jour peut-être”

Accusés d’avoir tenu de nombreux propos racistes, comme “sale nègre”, les agents s’en sont pris également à de jeunes artistes, dont un mineur, aussi présents dans le local. D’après la première version des agents, le producteur aurait tenté de prendre leur arme, les aurait frappé et aurait alors appelé des renforts. Ce que les vidéos démentent.

Elles montrent les policiers infliger à Michel, pendant plus de cinq minutes, une vingtaine de coups de poing, une dizaine de coups de pieds et plus d’une quinzaine de coups de matraque. On voit la victime se faire étrangler à plusieurs reprises. À ce moment-là, le producteur s’inquiète: “Si je tombe par terre, je vais rester par terre et ne pas me relever”.

Michel fait attention à ne faire aucun geste brusque. Ses cris finissent par se faire entendre. Les jeunes artistes qui se trouvent dans le studio, au sous-sol, lui viennent en aide. Les policiers sont repoussés dehors, puis tentent à nouveau de rentrer en brisant la vitrine. Ils envoient une grenade lacrymogène à l’intérieur. “C’est mon dernier jour peut-être aujourd’hui”, confie avoir pensé Michel.

Une dizaine de policiers armés l’attend à l’extérieur. Ils pénètrent dans le local et le sortent violemment. ”À ce moment-là, je prends des coups de tous les côtés”, raconte-t-il. Des vidéos filmées par les riverains attestent de ses propos. Les jeunes garçons, eux, se font sortir également. “Ils nous ont fait une haie d’honneur, […] ils nous ont tous tapés”, explique l’un d’eux.

Une enquête ouverte

Ils sont emmenés au commissariat. Après une simple prise d’identité, ils sont immédiatement relâchés. Michel, lui, est accusé d’outrage et rébellion. Il est placé en garde à vue. Son avocate Hafida El Ali indique que les déclarations des policiers sont fausses. “Heureusement qu’on a les vidéos”, souffle-t-elle face caméra. “Sans ces images-là, moi je suis en prison aujourd’hui”, ajoute la victime.

D’après le journaliste à l’origine de l’enquête, l’IGPN a été saisie, bien que la préfecture de police a d’abord indiqué n’avoir trouvé aucune trace de cette intervention. Une fois les vidéos reçues, le parquet a classé sans suites les poursuites contre la victime. Une enquête a été ouverte contre les trois policiers pour “violence” et “faux en écriture”.

Michel, qui a d’abord eu six jours d’ITT après son agression, a été hospitalisé dans la soirée de ce mercredi 25 novembre après avoir fait un malaise.

Darmanin demande la suspension des trois policiers

Ce jeudi 26 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé, sur Twitter, à ce que les trois policiers soient suspendus. “Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais”, a-t-il ajouté.

 

Cette affaire intervient dans la presse après la diffusion de vidéos de l’évacuation violente de la place de la République, occupée par des centaines de demandeurs d’asile, lundi 23 novembre dans la soirée. Elles montaient pêle-mêle un policier asséner un coup de pied dans le ventre d’un manifestant, un autre s’en prendre physiquement, à plusieurs reprises, au journaliste Rémy Buisine ou encore des forces de l’ordre pourchasser les réfugiés hors de la capitale.

Cela, alors qu’un premier feu vert à la très controversée loi “sécurité globale”, qui prévoit notamment de réglementer la diffusion de vidéos de forces de l’ordre, a été adopté par 388 voix pour, 104 contre et 66 abstentions à l’Assemblée nationale.

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