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Crise sanitaire : le pire est à craindre

People queue outside a testing center in Algiers, Tuesday June 30, 2020. Algerian President Abdelmadjid Tebboune said Sunday Algeria will keep its borders closed until the end of the COVID-19 crisis and also that firmer measures will be taken against citizens who do not respect preventive measures. (AP Photo/Fateh Guidoum)

La situation sanitaire en Algérie est en train d’évoluer de mal en pis. Le variant delta avance à grande vitesse dans un pays où le secteur hospitalier est au bord de la rupture.

Le personnel soignant est à bout de force. L’oxygène qui devient nécessaire dans la plupart des cas manque. Les capacités d’hébergement se raréfient. Un tableau noir qui fait craindre un possible scénario tunisien.

A l’intérieur des hôpitaux, les paramédicaux sont débordés et n’arrivent pas à prendre en charge seuls des patients en détresse respiratoire. Les familles doivent d’ailleurs déléguer un garde-malade soit en le payant au prix fort ou en désignant des membres appelés à se relayer pour assister le grabataire. Elles doivent également fournir la nourriture et, dans certains cas, la literie et parfois courir pour trouver une bonbonne d’oxygène qui manque en déficit dans les structures sanitaires.

Il est également très difficile de trouver une ambulance pour transporter les souffrants en cas d’urgence, tandis que les chauffeurs de taxi réguliers ou clandestins refusent d’embarquer les personnes contaminées.

C’est donc une atmosphère de panique qui s’installe dans les esprits quoique, pour une partie de la population, c’est le déni, le fatalisme ou même l’insouciance qui l’emporte.

Nombreux sont en effet ceux qui circulent sans masque dans les endroits fermés et peuplés, qui continuent de serrer les mains ou d’étreindre les amis et les proches. Dans une société habituée à la proximité, voire à la promiscuité, aux marques d’affection tactiles et aux rassemblements, il est difficile de vaincre des automatismes ataviques.

Les enfants qui passent la majeure partie de leur temps libre à la rue commencent à devenir des vecteurs de propagation du virus même si, eux, en souffrent peu. En tout cas, beaucoup moins que les adultes ou les malades chroniques qu’ils côtoient.

Ainsi plusieurs parents ont attrapé le Covid-19 par le biais de leurs enfants de retour à la maison après les examens du Baccalauréat et du Brevet de l’enseignement moyen.

Quoi qu’il en soit, le tableau clinique du pays ne prête pas à la réjouissance car les facteurs qui favorisent la propagation de l’épidémie sont nombreux alors que les moyens d’y faire face ne suffisent pas.

La vaccination, elle, progresse timidement à cause de la réticence d’une partie des citoyens qui s’en méfient ou à cause de la faiblesse des doses disponibles pour satisfaire le plus grand nombre.

Reste la prévention et les mesures autoritaires pour imposer la distanciation sociale au moins dans les lieux largement ouverts au public, en premier lieu les transports, les commerces et les administrations. Mais si on prend comme étalon la première vague au début de 2020, ces dispositions seront loin d’être respectées.

Mohamed Badaoui  

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