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Crise de l’eau : l’état d’urgence est toujours en vigueur

La faiblesse de la pluviométrie, les fuites dans les canalisations, le vol d’eau et d’équipements par certains agriculteurs indélicats ont fortement perturbé l’alimentation en eau dans plusieurs régions du pays. Les autorités ont adopté des mesures d’urgence pour parer au plus pressé.   

Les barrages exploités en Algérie se sont vidés de 68%, en raison des faibles précipitations, selon Mustapha Chaouchi, conseiller à la communication du ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique.

Par régions, ce taux est d’environ 79 % dans l’Ouest du pays, de 73% dans le bassin du Cheliff et de 82% seulement dans la partie Centre. Par contre, il demeure à un niveau “satisfaisant” à l’Est du pays, avec un taux de 42%.

Le phénomène est dû, selon le même responsable, au changement climatique qui s’est traduit par “un déficit pluviométrique important, se situant actuellement entre 40 et 50% par rapport à la moyenne interannuelle, sur l’Ouest et le Centre du pays”. Cette situation est, en outre, aggravée par des fuites sur les réseaux de production et de distribution et par des vols du précieux liquide par des agriculteurs constatés depuis le début du mois d’octobre. Ainsi, 50% des 95.000 m3/j refoulés depuis le barrage du Ghrib ont été illégalement prélevés par des cultivateurs indélicats. D’autre part, 28 actes de vol de câbles électriques et de disjoncteurs ont été enregistrés au niveau des forages depuis le début septembre 2021. Les larcins ont engendré un déficit global de production de 112.000 m3, soit des pertes journalières équivalentes à 5.000 m3/j.

Pour remédier à cette crise qui pèse non seulement sur le quotidien des habitants de plusieurs régions du pays, mais aussi sur le monde paysan, le département Mustapha Kamel Mihoub a pris des mesures urgentes.

“Dès l’apparition des premiers signes du stress hydrique, un certain nombre d’actions ont été initiées par le secteur sous forme de plans d’urgences successifs pour atténuer l’impact de la crise sur l’alimentation en eau potable des populations de 20 wilayas impactées, en fonction des niveaux de déficit qu’elles ont connu”, a déclaré Mustapha Chaouchi.

Ce dernier a précisé que le programme d’urgence concerne 12 wilayas : Souk-Ahras, Tébessa, Sétif, Bordj-Bou-Arreridj, Mostaganem et Relizane, qui ont bénéficié de projets qui, une fois achevés, permettront de normaliser leur situation en alimentation en eau potable (AEP). En revanche, la situation de Béjaïa, Aïn Defla, Mascara, Tlemcen, Sidi Bel Abbes et d’Oran, nécessitent des actions complémentaires en plus de ce qui est déjà engagé.

Les wilayas prioritaires identifiées

Concernant Alger, le même fonctionnaire a indiqué que la mise en exploitation de nouveaux forages “ont permis d’atteindre une production de 300.000 m3/j, un volume appelé à augmenter au fur et à mesure de la réception des forages en cours de réalisation”. Il a ajouté que “actuellement, la production d’eau totale d’Alger se situe autour de 750.000 m3/ j, du fait de la crise hydrique”.

Pour ce qui est du dessalement d’eau de mer, Chaouchi a affirmé que les cinq wilayas prioritaires ont été identifiées pour l’implantation des cinq nouvelles stations (SDEM) de plus 300.000 m3/j chacune. Ainsi, les cinq grands projets à lancer dans “les plus brefs délais”, sont ceux de Cap Blanc (Oran), Alger Ouest (Fouka, wilaya de Tipasa), Alger Est (Cap Djinet, wilaya de Boumerdes), Béjaïa et El Tarf.

“La réalisation et la mise en service de ces SDEM à l’horizon 2024 permettra une capacité de production d’une moyenne de 615 millions m3 d’eau par an, qui s’ajoutera à celle déjà produite actuellement qui est de 770 millions m3 par an, soit une production totale de 1,385 milliards m3 par an”, a-t-il détaillé. Avec la mise en service de ces stations, les besoins en eau des wilayas du nord du pays, où 35 millions d’habitants vivent, seront pris en charge à hauteur de 42%.

Ce taux pourra, selon lui, évoluer à plus de 60% à l’horizon 2030, avec le renfort de six autres SDEM qui seront réalisées dans une deuxième phase, notamment à Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi Ouzou, Jijel et Skikda.

Le conseiller a, d’autre part, précisé que la réalisation des stations de la première phase “doit obéir aux conditions nécessaires à la mise en place d’une véritable stratégie industrielle du dessalement d’eau de mer et de déminéralisation des eaux souterraines du Sud”.

L’exploitation l’Albien dans le sous-sol saharien n’est pas encore à l’ordre du jour. Le comportement de cette nappe fragile que l’Algérie partage avec la Libye et la Tunisie est soumis à l’observation du secteur. La réserve sera, probablement, laissée comme ressource aux générations futures.

Mohamed Badaoui

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