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Campagne de vaccination : les préparatifs vus par des praticiens

Trois médecins s’expriment sur tous les aspects de la campagne de la vaccination annoncée. Il en ressort que cette opération n’est pas encore maîtrisée à 100%.

Le docteur Haicheur Rachid dit n’avoir confiance dans aucun des vaccins anti-covid mis sur le marché car, selon lui, il n’y a pas eu assez de recul dans le temps et de preuves solides pour juger de leur efficacité. Cela dit il, en l’absence d’autres alternatives, il préconise tout de même d’en faire bénéficier en priorité les cas à risque, comme les personnes âgées et les malades chroniques. Quant aux jeunes, ils doivent avoir le choix de se faire vacciner ou non selon lui.

D’autre part, il conseille de créer des hôpitaux de campagne pour les besoins de cette opération. « Il faut laisser les hôpitaux aux malades et les écoles aux élèves, a-t-il dit. Nous sommes en retard par manque de décisions adéquates et rapides. Tous les services ont été réquisitionnés pour le Covid-19. Il faut choisir des endroits sécurisés. ».

Pour lui, puisque chaque wilaya possède deux ou trois casernes et deux ou trois dispensaires, ces établissements doivent être spécialisés dans la lutte contre le Covid, sans oublier les stades et les casernes. « Le président de la république a lui-même déclaré que le pays était en guerre contre la pandémie. Il faut que les éléments de la l’ANP, de la Police et de la gendarmerie nationale s’impliquent dans la campagne. Il faut déployer des moyens appropriés ».

Le médecin rejette, en outre, la centralisation de la campagne de vaccination. « Chaque wali est responsable de l’efficacité du plan organisationnel sur son territoire » a-t-il indiqué et cité en exemple la grande expérience du système nationale de santé publique dans ce domaine. « L’Algérie a vacciné ses enfants en créant des centres au niveau des PMI. Nous devons adopter la même stratégie».

Concernant le choix du vaccin, l’Algérie a opté pour Spoutnik 5, le vaccin russe car, selon le docteur Haïcheur, il coûte moins cher par rapport à Pfizer et résiste mieux à la chaleur durant le transport contrairement aux à ses homologues américains qui réclament une congélation à très basse température.

Afin de cibler les premiers candidats à la vaccination, le praticien préconise de passer par la carte Chiffa. « Etant-donné que la CNAS a tous les dossiers de ses malades, leurs adresses et coordonnées, il est préférable que ceux-ci soient contactés par SMS et informés des centres où ils doivent se rendre». Il estime également que la vaccination doit être gratuite puisque les soins en Algérie sont gratuite et s’interroge que la pertinence du paiement des scanners et des tests covid par les citoyens. Il a par aillurs affirmé les chiffres officiels annoncés par le ministère de la santé sur les cas Covid sont inexacts. « Les statistiques en Algérie sont fausses » a-t-il conclu.

Pour sa part, le professeur Mostefa Khiati , président de la Forem  a fait savoir que la stratégie de la vaccination a été dévoilée par le ministère  de la santé . «  Les gens vont se faire vacciner au niveau des structures sanitaires de proximité à savoir les polycliniques » a-t-il indiqué. Il a précisé que les personnes âgées et les malades chroniques sont les personnes prioritaires pour effecteur le vaccin. Pour la dose proposée et qui est de 500.000, le professeur a estimé qu’elle n’est pas suffisante, et qu’il faut vacciner 60%  de la population. «  Il faut maximum entre 25 et 30 millions de dose » a-t-il précisé.

Pour ce qui est de la durée de la campagne, M. Khiati a expliqué qu’elle va débuter en janvier et s’étalera durant plusieurs mois jusqu’à l’acquisition d’autres vaccins.

La conclusion, c’est le docteur Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins praticiens, qui la donne : « la stratégie de vaccination n’est pas encore  définie. Le ministre de la Santé doit se prononcer sur la question ».

Samia Acher

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