Le ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid s’est livré, jeudi devant les membres du conseil de la Nation, à l’exercice difficile de justifier le retard pris par l’Algérie dans la campagne de vaccination contre le coronavirus.
L’exercice est d’autant plus difficile que la comparaison avec certains pays d’Afrique donne peu de crédit aux explications du ministre algérien.
Alors que l’Algérie n’a vacciné qu’un nombre insignifiant, se limitant aux personnels de la santé et autres entités non identifiées, 3 millions de Marocains ont déjà reçu la deuxième injection.
Répondant à une question sur le devenir de la campagne de vaccination, Benbouzid a évoqué la «dimension politique» prise par la course aux doses de vaccins.
Le ministre a indiqué, dans ce cadre, que “certaines parties n’ont pas honoré leurs engagements, à l’instar du +mécanisme Covax+ qui devait fournir à l’Algérie entre 12 et 16 millions de doses, mais qui ne pourra lui garantir que 5000 doses ce mois-ci”.
“Covax a préféré approvisionner les pays africains à faibles revenus et certains pays riches”, a fait savoir le ministre, appelant “les autorités officielles et la diplomatie algérienne à intervenir pour obtenir la quantité indispensable de vaccin”.
Benbouzid ne dit rien sur ces contrats que l’Algérie aurait signés, mis à part ce fameux système Cavax. Il ne dit rien, non plus, sur «nos amis Chinois et Russes» et pourquoi ils ont préféré d’autres pays que l’Algérie ? Pourquoi l’Algérie a été boudé par ses amis ?
Ben Bouzid a préféré éludé ces questions pour, encore, faire des annonces. En ce sens il a promu l’accélération de la campagne de vaccination dès la réception de 920.000 doses promises par les russes de leur vaccin Spoutnik V, ce mois d’avril.
920000 doses pour ce mois d’avril, quand exactement ? On ne sait rien ?
Benbouzid ajoute : et d’autres. Qui ? On ne sait rien. Quand ? on ne sait rien.
L’objectif de vacciner 70% de la population peut attendre. Il serait ridicule, à ce stade de la préparation de faire des projections.
Pour les uns, les autorités ont fait preuve d’un manque flagrant d’anticipation et de transparence ? Pour les autres, la stratégie des responsables a évolué vers l’abondant d’une vaccination de masse, en misant sur une hypothétique immunité collective.
Hamma Sadek
