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Après l’alacrité, la gravité

En vrac par Madjid Khelassi

 

Les relations algéro-françaises sont revenues cette semaine à l’occasion de la visite du ministre français de l’Europe ( appréciez  la nuance )  et des Affaires étrangères, M. Jean Yves Le Drian.

Premier officiel français à venir en Algérie après l’élection de Abdelmadjid Tebboune, il débarque et affirme la volonté de son pays de « travailler » avec le nouveau gouvernement issu des dernières élections.

Profession de foi ou langage diplomatique éculé ? Le MAE français donne presque à comprendre que venir à Alger est loin d’être une sinécure…Lorsqu’il déclare : « L’Algérie a connu au cours de l’année écoulée une phase décisive de son histoire. Et nous avons, tout au long de cette période, répété la même chose : c’est aux Algériens et à eux seuls de décider de leur avenir et trouver le chemin d’un dialogue démocratique, parce que cela fait partie du respect que nous avons pour la souveraineté de l’Algérie ».

Oula ! Il s’excuserait presque d’être venu nous déranger le cher ministre français !

Après l’alacrité, nous voilà dans la gravité. Ça naviguerait presque entre cynisme et sincérité.

Exceptionnelles, les relations entre la France et l’ Algérie. Car  imbibées d’aberrations, de ratages, de fausses promesses, de faux partenariats d’exception.

Étrange mécanique que la relation algéro-française qui, à chaque visite de nos « amis » français, distille un indéfinissable malaise : on promet, on signe, on se fait la bise…puis sitôt le bye bye prononcé, cela déraille, se fissure. Et installe la figure habituelle d’une désillusion résignée.

A qui la faute ? Au personnel politique ? Est-il possible de changer des relations sans changer soi-même ? Ou bien la relation serait-elle à chaque fois le coup tordu d´un sort…programmé ?

Cette fois aussi, car c’est inévitable, il a été question du problème de visa. La mobilité, a dit le Drian. Exit la circulation des personnes, vocable dépassé dans ce début du 3e millénaire.

Alger réclame plus de souplesse et de flexibilité…C’est dit sur l’air du reproche et signifierait presque…Le visa ouvrira tout ou n’ouvrira rien.

Ah ! le visa et sa délicieuse férocité…Une tonne de papier, une tonne de suspicion, une tonne de refus. C’est presque l’influence de la lune sur les marées…humaines en quête d’une virée devenue bureaucratique.

M. Le Drian , en visite- éclair dans l’Algérie difficile, louant à la fois l’espoir démocratique qui bourgeonne en Algérie  et la digue bureaucratique du visa…Décidément, la France est toujours gauloise. Presque chauvine.

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