En vrac par Madjid Khelassi
L’hécatombe continue…13 morts et 42 blessés dans le choc frontal de 2 bus sur la route reliant Oued Souf à Biskra dans la nuit de samedi à dimanche.
Ce monstrueux accident inaugure l’année 2020 en termes de tragédies routières.
En 2019, les chiffres officielles font état de 3 275 morts et 31 010 blessés. Une boucherie qui va au-delà de la problématique routière et qui endeuille chaque années des milliers de familles. Car il est dramatique que l’on continue chaque année à brandir des chiffres et des statistiques, sans se pencher réellement et définitivement sur ce fléau, Qui, même s’il y’a chaque fois des morts à la pelle, ne semble pas « émouvoir » plus qu’à minima les pouvoirs publics.
3 200 morts en moyenne par an, ce n’est pas un quelconque projet de coercition qui atténuera cette tragédie mais un plan Marshall de la circulation routière.
A commencer par les conditions d’obtention du permis de conduire ( ou de son attribution ) qui navigue entre évidence et énigme. La rumeur permanente ( notre sport national) dit que personne ne passe son permis, tout le monde l’achète. Dés lors, c’est vogue le massacre sur pneus larges et boîte automatique. Ensuite, c’est une visite guidée du dérapage, de la sortie de route, du télescopage qui, au final, mènent à l’astronomique et macabre chiffre annuel.
Bienvenue sur l’autoroute Est-Ouest, serpent de bitume réfractaire et d’asphalte malmené.
Bienvenue sur les routes nationales de l’Algérie profonde où les nids de poule accueillent l’amortisseur dans la scandaleuse normalité du laisser-aller. Et où tout le monde roule à tombeau ouvert.
Quid du code de la route, du respect de la limitation de vitesse, de la priorité, de la courtoisie. C’est la danse endiablée du permis avec la bénédiction du laxisme et des punitions non appropriées.
Bus, camions, tracteurs, véhicules légers, SUV…Ce joli monde métallique est en farandole permanente dans la nécropole de la circulation routière qu’est l’Algérie !
3 200 morts/ an et chiffre multiplié par 10 pour les blessés…le chauffard algérien, quand il est au volant de son tombeau ouvert, est persuadé que le monde a cessé d’exister autour de lui. C’est presque un conducteur adapté à la boucherie routière.
31 000 blessés / an…l’handicap fait ses courses dans le cumulus du désastre routier.
Un bus fracasse un autre bus dans la nuit du désert algérien…le ticket oblitéré par des passagers-otages a les allures d’un quitus pour l’enfer.
