Accueil / Conjoncture / 49e vendredi du Mouvement citoyen pour le changement

49e vendredi du Mouvement citoyen pour le changement

Le Mouvement citoyen pour le changement a organisé hier son 49e vendredi à Alger et dans plusieurs autres villes du pays, d’Est en Ouest. Le Hirak s’installe dans le temps et dans l’espace. Le grand enjeu, cependant, reste le degré de mobilisation. La question est posée sur la différence entre le hirak algérois et celui du reste du pays. Un hirak citadin et un autre issu de la paysannerie, c’est-à-dire l’apport que pourrait apporter la ville au changement et le rôle de la paysannerie. Le débat est désormais ouvert entre spécialistes, analystes politiques… et les commentaires vont bon train.

En attendant une réponse qui risque de tarder, les faits sont là. Les villes d’Algérie continuent de mobiliser des milliers de citoyens, Alger en tête.

Le centre de la capitale s’est construit, voilà il y a près d’un an, une image et un statut. L’image d’une ville plus vivante le vendredi que le reste de la semaine à tel point que les déplacements se font de la périphérie vers la ville pendant le week-end et non le contraire comme c’est le cas dans les grandes villes du monde. Au lieu du calme que procure la campagne, c’est le tumulte de la révolution qui attire les Algérois et les habitants des régions voisines. Alger a, aussi, conforté son statut de capitale politique et de la contestation. Et c’est normal.

Hier, la présence sécuritaire ne diffère pas des vendredis précédents. C’est, peut être, le déploiement qui change. Par exemple, il est facile de constater que la concentration des fourgons, 4X4 et véhicules blindés est plus importante que le long de la rue Didouche-Mourad. Le nombre de policiers aux alentours de la mosquée Errahma est plus important que du côté de la mosquée Essouna de Bab El Oued. La Grande Poste est le point de rencontre de tous les cortèges : ceux qui arrivent de Didouche, de Hassiba et de Bab et Oued. Dans la matinée d’hier, un calme plat régnait sur la ville, les riverains vaquaient à leurs occupations, les policiers, quoique sur leur garde, mais calmes et plutôt « gentils ». On a signalé, sur les réseaux sociaux quelques interpellations, mais aucune vérification n’était possible.

Depuis l’élection présidentielle du 12 décembre, le nouveau président de la République est devenu le nouveau point de fixation, le nouvel adversaire. C’est d’ailleurs au gré des nominations, des affectations, décisions et annonces que la mobilisation monte et descend.  S’il y a beaucoup de manifestants qui campent sur la revendication fétiche «yetnahaw gaa» (qu’ils partent tous), d’autres sont prêts à accorder au Président et son équipe un peu de temps, tout en gardant un pied ferme au hirak. « Qu’ils travaillent, qu’ils nous montrent ce qu’ils sont capables de faire, l’avenir jugera… mais nous sommes là pour les rappeler que nous ne baisserons pas les bras, » nous a déclaré un hirakiste.

Abdelmadjid Tebboune, qui ne rate pas une occasion pour qualifier le hirak de « moubarek », marche sur une corde raide. Il devrait calculer chaque action, chaque pas, chaque déclaration. Tout lui sera archivé et comptabilisé… par exemple : sa prestation lors de sa dernière rencontre avec la presse ne lui était pas d’un grand secours. Une bonne partie de slogans brandis, lors de la marche d’hier, marque un refus sans appel à l’exploitation du gaz de schiste que le président de la République semble près à donner le feu vert.

 

Ha. Sa

A propos LA NATION

Voir Aussi

Avec l’introduction du CPA : la capitalisation boursière a dépassé les 500 milliards DA

De 71 milliards de dinars environ à fin 2023,  le capital de la Bourse d’Alger …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *