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48e vendredi du mouvement pour le changement

Le 48e vendredi du hirak a eu lieu dans toutes les grandes villes d’Algérie, rien à dire. Mais, on est loin, très loin de la mobilisation des premiers temps. Il est clair que le hirak commence à faiblir.

Un soleil radieux régnait sur Alger, hier, comme si la nature la parait pour recevoir ses «vendrieurs». Ces milliers qui manifestent tous les vendredis pour la dignité. La présence policière est là, à l’affût. Les barrages, surtout à l’Est de la capitale, filtraient le passage, créant des bouchons monstres. Les fidèles du hirak, et ils sont beaucoup, ont continué à se déplacer. Ils sont là. Pour eux, la descente de vendredi est devenue une seconde nature, presque une fin en soi. Le même rituel se répète en boucle. Après la prière de vendredi, brandissant drapeau national, banderoles, tifos, et parfois un simple carton de fortune. «Je suis et je sors tous les vendredis jusqu’à la fin de ma vie, et rien ne m’obligera à m’arrêter,» nous déclare un jeune marcheur.

Les slogans diffèrent selon les carrés : «Algérie, libre et démocratique», «le peuple est souverain», « qu’il partent tous », «état civil et non militaire», «non au pouvoir de la bande ». D’un autre côté, il y a les slogans sous forme de revendications, tels : «Appliquons l’article 7 et 8 de la Constitution,» « seule une constituante sauvera l’Algérie,» «Libérez les détenus d’opinion…»

Beaucoup de ces slogans constituent les traces d’une présence partisane. Même si les têtes connues de certains partis politiques ont cessé, depuis longtemps, de se montrer, il n’en demeure pas moins que leurs partisans se faufilent entre les rangs, marchent, manifestent, produisent revendications et slogans et manipulent par-dessus le marché.

De l’autre côté du mur, le pouvoir continue son chemin, droit dans ces bottes. Le nouveau président de la République multiplie les rencontres avec les personnalités les plus respectées du monde politique national : l’objectif est de récupérer une partie du hirak, ceux qui croient en la démarche des élections, ceux qui veulent accorder au nouveau Président le bénéfice du doute et ceux qui sont, franchement fatigués après près d’un an de crise. Abdelmadjid Tebboune essaye, même, de changer de style. D’un président roi à un président plus humain et plus républicain. L’attitude du nouveau locataire d’El Mouradia est susceptible de donner à réfléchir… On verra, dirait-on.

Pendant ce temps, les activistes du Hirak se perdent, au pire, en palabres, polémiques, au mieux à faire du sur place. Pour beaucoup d’entres eux, le hirak se suffirait à lui-même. Il faut qu’il reste tel qu’il est, immuable, refusant toute évolution. Force est de constater qu’il est devenu leur raison d’être.

Pour certains, cependant, le hirak est une action politique qui a ses objectifs, ses revendications, et de ce fait est appelé à prendre fin un jour. Le nouveau Président constitue un pouvoir de fait. Le bon sens veut qu’il soit pris en compte. Dialoguer, négocier, prendre contact avec le pouvoir est la solution, pour certains. Pour d’autres, c’est une hérésie.

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